Biographie

Notice sur Cicéron

Cicéron (Marcus Tullius Cicero) est né le 3 janvier 106 av. J.-C. à Arpinum (auj. Arpino), ville située à l’est de l’ancien Uatium. Il appartenait à une famille équestre dont aucun membre n’avait encore exercé de magistrature curule. Une très vive inclination l’attira de bonne heure vers le barreau. Il étudia la rhétorique, le droit, la philosophie, débuta en 81 dans le procès de Quinctius et plaida l’année suivante pour S. Roscius d’Amérie. Il se rend ensuite en Grèce, à Rhodes et en Asie Mineure, pour perfectionner ses études (79-77). À son retour, il épouse Térentia. En 75, il est questeur en Sicile, à Lilybée, sous le préteur Sex. Peducués. Cinq ans après, les Siciliens lui confient leurs intérêts dans le procès de concussion qu’ils intentent à Verrès. Il est élu édile curule en 69, préteur en 66. Pendant son consulat (63), il déjoue et réprime le complot de Catilina et se tourne vers le parti aristocratique. Exilé en 58, il se retire à Thessalonique, rentre à Rome le 4 sept. 57, est augure (53), puis proconsul en Cilicie (51- 50). Il se rend à Dyrrachium auprès de Pompée. Après la défaite de ce dernier à Pharsale (20 juin 48) et sa mort, il revient (septembre) en Italie, à Brindes, et, un an après, rentre à Rome avec l’autorisation de J. César. Un 46, il répudie Térentia, dont il avait une fille, Tullia, née en 76, et un fils, Marcus, né en 66, et épouse Publilia. Sa fille meurt en 45, et il se sépare de Publilia. Il applaudit au meurtre de J. César (15 mars 44), lutte contre Antoine et est assassiné près de sa villa de Formies (déc. 43, le 4, le 7 ou le 8, suivant les auteurs).

Cicéron a déployé dans bien des domaines une activité extraordinaire. Il est à la fois homme d’État, orateur politique, avocat, rhéteur, philosophe, épistolographe, historien, traducteur et même poète.

S’il a rendu un grand service à Rome en ruinant les projets de Catilina, il n’a pas été cependant un très grand homme d’État. Les efforts très louables qu’il a faits pour créer un parti moyen entre la démagogie et l’aristocratie n’ont pas abouti, un peu par la faute des circonstances, et surtout à cause de sa faiblesse de caractère, de son imagination trop vive, de ses Hésitations. Mais ce fut un parfait honnête homme.

Il a prononcé 110 discours environ : 33 manquent totalement, nous avons des fragments de 20 autres, et 57 nous sont parvenus en entier, Voici les principaux : Pro Quinctio (81) ; Pro S. Roscio Amerino (80) ; Verrinae (70), au nombre de 7 ; De Imperio Pompeii (68) ; In Catilinam (8, 9 nov. ; 3, 5 déc. 63) ; Pro Murena (63) ; Pro Sulla, Pro Archia (62) ; Pro Sextio, Pro Caelio (56) ; Pro Milone (8 avril 52) ; Pro Ligario (46) ; Pro Dejotaro (45) ; In Antonium (les 14 Philippiques, du 2 sept. 44 au 22 avril 43).

Les ouvrages de rhétorique, où il a fondu ensemble les théories enseignées dans les écoles de son temps et les observations que lui a suggérées son expérience personnelle, offrent un intérêt de premier ordre ; ce sont : De Inventione ; De Oratore libri très ; Brutus, sive De Claris Oratoribus ; Orator ad Marcum Brutum ; Partitiones Oratoriae, Topica ; De Optimo Genere Oratorum.

La philosophie n’est pour Cicéron que l’auxiliaire de l’éloquence. Il penche pour la Nouvelle-Académie, dont la dialectique déliée et subtile est très utile à l’orateur, et pour la forte morale des Stoïciens. Il a créé en grande partie la langue philosophique chez les Romains et intéressé ses contemporains à la philosophie grecque. Voici, par ordre chronologique, les titres des ouvrages qu’il a composés dans ce genre : De Republica (très mutilé) ; De Legibus (très mutilé) ; Paradoxa ; Consolatio (fragments) ; De Finibus bonorum et malorum ; Academica ; Tusculanae disputationes ; Timaeus (fragments) ; De Natura deorum ; De Divinatione ; Cato major sive de Senectute ; De Fato ; Laelius, sive De Amicitia ; De Officiis. Les traités De Gloria, De Virtutibus sont perdus.

La correspondance de Cicéron comprend, distribuées en 4 groupes : Ad Familiares ou Ad Diversos (16 livres) ; Ad Atticum (16 livres) ; Ad Quintum fratrem (3 livres) ; Ad Brutum (2 livres) – 954 lettres environ, dont 90 émanent de quelques-uns de ses correspondants. Elles vont de 68 au 28 juillet 43 et sont pour nous une très précieuse source de renseignements, sans compter leur éminent mérite littéraire.

Cicéron avait demandé à Atticus d’écrire en grec l’histoire de son consulat. Mécontent du travail de son ami, il l’avait refait dans la même langue. Il n’y a pas probablement à regretter la perte de cet ouvrage, où l’éloge de l’auteur prenait sans doute une trop grande place.

L’antiquité connaissait de lui des traductions, aujourd’hui perdues, de quelques ouvrages de Xénophon et de Platon. Son Timaeus, dont nous avons des fragments, reproduit en latin celui du philosophe grec. Il a aussi traduit en sénaires iambiques les plaintes d’Héraclès dans les Trachiniennes de Sophocle et celles de Prométhée, dans le Prométhée délivré, pièce perdue d’Eschyle (Cf. Tusculanes II, VIII-X). On cite encore des fragments contenant la traduction en hexamètres de passages de L’Iliade, de L’Odyssée, des Phénomènes d’Aratus, etc. –

En 62, à peine sorti de charge, il avait, pour justifier sa conduite pendant son consulat, et se glorifier, commencé une épopée De Suo Consulatu. Il en fit dans la suite une autre De Temporibus suis. Les fragments qui ont survécu ne permettent pas de voir en lui un grand poète.

Aux yeux de la postérité, Cicéron est surtout un grand orateur, le plus grand orateur de Rome, digne d’être mis en parallèle avec le plus grand orateur grec, Démosthène.

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